L’image que l’on se fait de la Terre est, en général, celle d’une boule sphérique qui flotte dans l’univers. Pourtant, la planète bleue est en réalité légèrement aplatie aux pôles et un peu plus large au niveau de l’équateur. Selon les chercheurs et une nouvelle étude publiée dans la revue Nature le 27 mars dernier, le réchauffement climatique accentue ce phénomène. En effet, « on observe en ce moment que les deux grandes calottes polaires, le Groenland et l’Antarctique, perdent de plus en plus de glace à cause du réchauffement climatique », explique Heidi Sevestre, glaciologue.
« Cette glace se transforme en eau, et avec la rotation de la Terre, elle va petit à petit être transportée au niveau de l’équateur. La Terre a déjà une forme légèrement oblongue, en rajoutant cette eau de fonte du Groenland et de l’Antarctique, cela élargit encore plus cette forme oblongue », détaille la chercheuse. C’est précisément cette forme qui va entraîner le ralentissement de la rotation de la planète sur elle-même. « Un peu comme un patineur qui, lorsqu’il tourne sur lui-même, va étendre ses bras pour ralentir », simplifie-t-elle.
La vitesse de rotation de la Terre varie
C’est ce que l’étude publiée dans la revue Nature montre. « L’effet du réchauffement climatique depuis 1990 a été de ralentir la rotation de la Terre. Si le réchauffement climatique ne s’était pas produit, la Terre aurait continué à tourner plus vite », indique Duncan Agnew, auteur principal de cette étude et chercheur en géophysique à l’université de Californie. Or, depuis cette période, elle ralentit légèrement.
Nature research paper: A global timekeeping problem postponed by global warming https://t.co/5DU1v0VDy9
— nature (@Nature) March 28, 2024