Au Ghana, si les murs de la Mosquée Larabanga, la plus ancienne du pays et l’une des premières à avoir été édifiées en Afrique de l’Ouest, pouvaient parler, ils fourniraient sans nul doute de précieuses informations sur la longue et riche histoire de ce phare de l’islam à nul autre pareil, qui s’est dressé vers le firmament au XIVe siècle.
Traits caractéristiques de l’architecture
Surnommée « la Mecque de l’Afrique de l’Ouest », la mosquée Larabanga, vieille de 700 ans, est entièrement constituée de boue et de roseaux. Elle se démarque par son style architectural soudanais, mais aussi par son extraordinaire capacité à traverser les siècles en restant fièrement debout, malgré la chaleur, parfois accablante. De tout temps, la boue a heureusement su préserver la fraîcheur de son enceinte sacrée.
La mosquée est construite en banco, un mélange d’argile et de matériaux organiques tels que de la paille, des feuilles de palmier ou des cosses de riz. Ce matériau est abondant dans la région et fournit une isolation thermique efficace.
La mosquée est de forme rectangulaire, avec des tours aux coins et une grande coupole centrale. Les tours sont souvent utilisées comme minarets pour appeler à la prière.
Le toit de la mosquée est en chaume ou en tôle ondulée, et est soutenu par des poutres en bois. Le toit est souvent en saillie pour fournir de l’ombre pendant les heures les plus chaudes de la journée.
L’intérieur de la mosquée est décoré de motifs complexes en plâtre, qui sont souvent peints en blanc ou en bleu. Les motifs sont souvent géométriques ou floraux, et sont considérés comme une forme d’art islamique.
La mosquée est souvent entourée d’un mur en banco avec une entrée principale, qui est parfois surmontée d’un arc en plein cintre.
Les prises de vue intérieures réalisées par IlmFeed Travel
Ces caractéristiques architecturales sont typiques de l’architecture soudano-sahélienne et sont souvent utilisées dans les mosquées et les bâtiments publics de la région.
Flanqué de deux tours reconnaissables à leur forme pyramidale, l’une pour le Mihrab indiquant la direction de La Mecque, l’autre étant un minaret d’où s’élève chaque jour l’appel à la prière, ce joyau du patrimoine islamique possède également quatre portes : la première dont l’accès est réservé au chef du village, la deuxième aux hommes, la troisième aux femmes, et la dernière par laquelle entre le muezzin.
Qui a construit la mosquée ?
L’histoire de la construction de la mosquée de Larabanga est entourée de mystère et il n’y a pas de consensus sur qui l’a construite. Certains disent que la mosquée a été construite par des marchands musulmans venus d’Afrique du Nord ou de la région du Sahel, tandis que d’autres affirment que la mosquée a été construite par des commerçants musulmans mandingues originaires de l’actuel Mali.
Il y a également une légende selon laquelle un homme du nom de Ayuba aurait construit la mosquée en une nuit, avec l’aide des anges. Cette légende est souvent racontée aux visiteurs de la mosquée et contribue à son charme mystique.
En fin de compte, la véritable histoire de la construction de la mosquée de Larabanga reste inconnue, mais elle reste un exemple remarquable de l’architecture soudano-sahélienne et un lieu de pèlerinage important pour les musulmans du Ghana et d’ailleurs.
Le Coran de la mosquée de Larabanga
Il y a une légende selon laquelle le Coran de la mosquée de Larabanga aurait été dédié à Yidan Barimah Bramah, un chef traditionnel qui aurait financé sa construction. Cependant, il est difficile de vérifier cette histoire et il n’y a pas de preuve concrète à l’appui de cette affirmation.
La mosquée de Larabanga a subi des rénovations et des restaurations au fil des ans, et que le Coran actuellement présent dans la mosquée n’est peut-être pas le même que celui qui aurait été dédié à Yidan Barimah Bramah, s’il y en a jamais eu un. Néanmoins, la mosquée de Larabanga reste un symbole important de l’histoire et de la culture musulmane au Ghana.