Pourtant, l’histoire a connu une nouvelle accélération, depuis le 07 octobre 2023 avec l’offensive d’envergure terrestre, aérienne et navale lancée par la branche armée du Hamas, jamais observée auparavant. En quelques heures, Israël s’est rendu compte qu’il restait fragile malgré la puissance de son armée et la qualité de son dispositif de sécurité. Au bout du compte, on enregistre la perte de milliers de vies de part et d’autre et la prise en otages de plus d’une centaine de personnes du côté israélien. Que retenir donc de cette nouvelle accélération de l’histoire dans cette partie du monde ?
Premièrement, il faut le dire tout haut, cette situation est la conséquence directe de l’incohérence de la communauté internationale dans la résolution de ce conflit qui dure depuis plus de 75 ans et qui polarise les relations entre l’Occident et les pays arabo-musulmans. Car, le vote par l’ONU de plusieurs résolutions pour mettre fin à ce conflit n’a jamais permis d’avancer véritablement, en raison principalement, du refus de l’État israélien de les mettre en œuvre, cela, sans sanction en retour.
Pourtant, on sait combien de fois, des pays jugés non respectueux des règles internationales ont fait et font encore l’objet d’embargo. Les cas les plus emblématiques sont ceux de l’Iran sur le nucléaire, l’Irak de Saddam Hussein qui a fait l’objet d’invasion et de destruction par une coalition internationale dirigée par les États-Unis, sur la base d’une résolution de l’ONU et de preuves de détention d’armes de destructions massives qui se sont avérées fausses, par la suite. Sans oublier, la cas de la Lybie de Mouhamar Kadafi. Il y a là, une politique de deux poids, deux mesures, incompréhensible et qui s’apparente à une véritable injustice par une partie de l’opinion publique.
Deuxièmement, l’action du Hamas vient rappeler aux dirigeants israéliens qu’il leur sera difficile de parvenir à leur volonté d’asseoir par la force, un pays unitaire juif dont les palestiniens en seront de simples citoyens. Cette volonté de l’État hébreux du refus de la solution à deux États a été actée par l’assassinat de l’ex-premier ministre Itzak Rabin en 1995, après la signature des accords de paix d’Oslo avec l’ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat. Ce moment historique qui a suscité un grand espoir avec la création de l’État de Palestine à côté de celui d’Israël a vu la paix être assassinée pour laisser place à la dictature des extrémistes des deux bords jusqu’à ce jour.
Troisièmement, l’action du Hamas en territoire israélien, quoique condamnable, au même titre que les bombardements d’Israël sur Gaza, est un acte de désespoir et un véritable pied-de-nez aux dirigeants du monde arabe qui, à l’évidence, avaient décidé de passer par pertes et profits la cause palestinienne, en signant des accords de coopération avec Israël. Cette offensive du Hamas oblige ces dirigeants à revoir leur posture. D’ailleurs, les manifestations de soutien aux Palestiniens dans les rues arabes montrent bien qu’une large partie de l’opinion arabe ne s’aligne pas sur leur position.
Quatrièmement, avec cette offensive, pour certains, le Hamas a pris un grand risque dont le coût va s’avérer élevé en vies humaines du côté palestinien. Pour d’autres, cette organisation a décidé de prendre son destin en mains, en obligeant la communauté internationale à trouver une solution définitive et durable à cette situation, notamment, la solution à deux États, pour arriver voire obliger à faire vivre les États israélien et palestinien côte-à-côte.
Cinquièmement, au-delà des discours entendus çà et là, la situation actuelle au Proche-Orient interroge chaque citoyen et citoyenne du monde devant le drame du peuple palestinien. Devons-nous continuer à rester indifférents ? Pour notre part, la paix tant souhaitée dans cette partie du monde ne sera possible que si le droit à l’existence de chacune des parties en conflit est respecté. Les Puissances et les opinions du monde devraient, une fois pour toutes, loin de toute hypocrisie, agir à y parvenir. Cela, pour neutraliser les partisans des solutions extrêmes dans les deux camps. Qu’Allah apaise les cœurs. Amine !
Ibn Sôliou